Le statut d’autoentrepreneur, également appelé micro-entrepreneur, connaît un succès croissant depuis sa création en 2009. Il offre une simplicité et une flexibilité très appréciées par les travailleurs indépendants. Cependant, d’autres options existent pour ceux qui souhaitent se lancer en solo. Cet article vous présente des alternatives au statut d’autoentrepreneur et vous aide à choisir la formule la plus adaptée à votre projet.
I. Pourquoi chercher des alternatives au statut d’autoentrepreneur ?
Le statut d’autoentrepreneur, bien que pratique et accessible, ne convient pas à tous les profils ni à tous les projets professionnels. En effet, il présente certaines limites :
- Un plafond de chiffre d’affaires limité : en 2021, celui-ci s’établit à 176 200 euros pour les activités de vente de marchandises et à 72 500 euros pour les prestations de services.
- Une absence de récupération de la TVA : les autoentrepreneurs ne facturent pas la TVA et ne peuvent donc pas récupérer celle qu’ils paient sur leurs achats professionnels.
- L’impossibilité d’exercer certaines activités réglementées ou nécessitant une forme juridique particulière (par exemple, les activités agricoles ou libérales réglementées).
Ainsi, si vous envisagez de créer une entreprise avec un chiffre d’affaires important, une activité réglementée ou si vous êtes amené à réaliser des investissements importants, il peut être judicieux d’envisager d’autres options.
II. Les alternatives au statut d’autoentrepreneur
A. L’entreprise individuelle (EI)
L’entreprise individuelle est une forme juridique très proche de celle de l’autoentrepreneur. Elle présente l’avantage d’être simple à créer et à gérer, avec un formalisme réduit. Cependant, contrairement au statut d’autoentrepreneur, elle ne bénéficie pas du régime fiscal de la micro-entreprise et elle impose donc la tenue d’une comptabilité plus élaborée.
Le principal inconvénient de cette forme juridique est que l’entrepreneur est responsable de ses dettes sur l’ensemble de son patrimoine personnel. Toutefois, il est possible de protéger son patrimoine en optant pour le régime de l’EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée), qui permet de séparer les biens professionnels et personnels.
B. La société unipersonnelle : EURL et SASU
Les sociétés unipersonnelles, comme l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle), sont des alternatives intéressantes pour ceux qui souhaitent exercer leur activité en solo tout en bénéficiant d’une plus grande protection juridique et financière. En effet, ces structures juridiques permettent de limiter la responsabilité de l’entrepreneur à sa seule participation au capital.
L’EURL est une variante de la SARL adaptée aux entrepreneurs individuels, tandis que la SASU est une version simplifiée de la SAS. Chacune présente ses avantages et ses inconvénients, notamment en matière de fiscalité et de protection sociale :
- L’EURL bénéficie d’un régime fiscal avantageux pour les petites entreprises, avec la possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS). Le gérant est affilié au régime des travailleurs indépendants pour sa protection sociale.
- La SASU offre une plus grande flexibilité en termes de gestion et d’organisation. Le dirigeant est assimilé salarié et bénéficie donc d’une meilleure protection sociale, mais il doit s’affilier au régime général de la Sécurité sociale et cotiser à l’URSSAF. La société est soumise à l’IS, mais il est possible d’opter temporairement pour l’IR sous certaines conditions.
C. Le portage salarial
Le portage salarial constitue une autre alternative intéressante pour les travailleurs indépendants qui souhaitent exercer leur activité en solo tout en bénéficiant du statut de salarié. Cette solution consiste à confier la gestion administrative et comptable de son activité à une société de portage, qui se charge notamment des déclarations sociales et fiscales et facture les clients à la place du travailleur indépendant.
Cette option est particulièrement adaptée aux professions libérales, aux consultants et aux formateurs, qui souhaitent se concentrer sur leur cœur de métier sans avoir à gérer les contraintes liées à la création et à la gestion d’une entreprise. Le portage salarial offre une plus grande sécurité, notamment en termes de protection sociale, mais il implique également des frais de gestion et une moindre autonomie dans l’organisation de son activité.
III. Comment choisir la meilleure alternative pour son projet ?
Pour choisir la formule la plus adaptée à votre situation et à votre projet professionnel, il est important de prendre en compte plusieurs critères :
- Votre niveau de chiffre d’affaires prévisionnel : si celui-ci dépasse les plafonds autorisés pour le statut d’autoentrepreneur, il peut être intéressant d’envisager une entreprise individuelle ou une société unipersonnelle.
- Votre activité : certaines activités réglementées ou nécessitant des investissements importants ne peuvent pas être exercées sous le statut d’autoentrepreneur.
- Vos besoins en termes de protection sociale et de responsabilité : si vous souhaitez bénéficier d’une meilleure couverture sociale et limiter votre responsabilité financière, les sociétés unipersonnelles ou le portage salarial peuvent être des options intéressantes.
- Votre appétence pour la gestion administrative et comptable : si vous préférez vous concentrer sur votre activité sans avoir à gérer ces aspects, le portage salarial peut être une solution adaptée.
Quelle que soit l’option choisie, il est essentiel de bien vous renseigner et de consulter des professionnels (experts-comptables, avocats, etc.) pour vous accompagner dans la création et la gestion de votre entreprise.
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